!mag¡©463 14-02-2020 19:28
10par10  Il faut commencer

Ce que je crois croire

Mon père disait : « On suppose ce que l'on suppose, même si l'on suppose qu'on ne suppose pas ». Mais alors, quelles étaient ses hypothèses? Je dirais : « Je crois ce que je crois, même si je crois que je ne crois pas. ». Mais alors, où est ma foi? J'écris donc : « Je ne sais ce que je sais que dans la mesure où je sais que je ne sais pas ». Mais alors, quels mots employer? Est-ce possible sans un reniement partiel, voire fatal? Je tente ici cette gageure. À force de me relire, peut-être arriverais-je à l'écrire... Quoi? Ce que je suppose supposer, que je crois croire et que je sais ne pas savoir?

_________________
|_ Pourquoi écrire _|

Mais alors est-il utile d'écrire? N'est-ce pas donner à mes idées plus d'importance qu'elles ne le méritent. À mon avis, écrire, c'est simplement allumer une lumière visible à l'extérieur de moi. Elle peut m'éclairer comme elle peut éclairer les autres. Tant pis si son éclat est faible. Tant mieux même : elle n'empêchera pas d'autres lumières d'éclairer le monde. Comme des flambeaux, ces lumières m'éclairent. J'y allume mes flammes que j'éteins dès que de nouvelles clartés les remplacent avantageusement : en tout cas, je me retrouve plus lumineux qu'avant.
Même si elles sont distantes l'une à l'autre, deux lumières s'éclairent mutuellement et leurs clartés ne peuvent que s'unir.

_________________
|_ Commencement _|

Si je veux arriver quelque part, je dois commencer à avancer. Je n'ai pas d'autre raison à évoquer pour bouger. Je n'ai pas d'autre solution à mon existence, dont je connais maintenant le goût. Bien sûr, il vaudrait mieux que je commence par le début. Mais comment le pourrai-je? Je ne sais pas vraiment d'où je pars ni où je vais. Je suis simplement confiant que je pourrai, une fois encore, formuler mon savoir incertain en me le précisant, inventer mon passé sans renier mon histoire et imaginer de mes découvertes ce que j'en pressens de plus en plus clairement, sans en percer la brume holistique. Je marche avec la certitude d'arriver quelque part et de bien me trouver, là, où je serai arrivé.

J'ai plutôt trop de points de départ. Je suppose que certains d'entre eux sont plus proches de la source cachée dont le fondement attise ma recherche. Tant que je ne l'aurai pas découverte, je ne peux que prendre un point, puis un autre, au hasards de mon intuition, avec comme fil conducteur un vague parfum du fondamental que je suppose si simple que j'ai dû l'égarer.

L'ampleur de ma prétention incite ma prudence à aller d'abord au plus sûr, au plus simple.

____________________________
|_ Raisonnement par l'absurde _|

Le raisonnement par l'absurde (reductio ad absurdum) ou apagogie est peut-être l'atome, le coeur du mystère que je cherche à cerner. En quoi consiste cette logique?

L'apagogie positive (ou simple) affirme la vérité d'une proposition en démontrant que la proposition opposée est absurde. Ici, le contraire de la vérité est l'absurde. Pour que l'apagogie ne soit ni un sophisme ni un faux dilemme, il faut qu'il n'y ait pas d'autre proposition opposable. S'il y en a d'autres, on devra prouver l'absurduté de chacunes d'elles.

Les apagogies inventent un monde absurde supposé exister et l'évoque à propos de l'hypothèse à jauger. Se jeter dans ce monde absurde, et en revenir, rapporte alors des indications de vérités là où il est difficile, long ou impossible de les obtenir par une analyse normale qui en fournit la preuve. Le détour au sein d'un monde irréel constitue un raccourci inattendu vers la solution. Le fait même d'abandonner la réalité et d'oser arpenter un moment ce monde absurde fournit au retour dans le monde réel un itinéraire vers la vérité et le chemin de ce détour peut être plus court que celui qu'il faudrait parcourir réellement, malgré l'ajout des deux trajets apparemment inutiles : l'aller (dans l'imaginaire) et le retour (dans le réel).

Pour tirer un enseignement utile de ce voyage imaginaire, il faut, tout en s'abandonnant, baliser (soigneusement comme le petit poucet) le chemin de cette évasion afin de pouvoir revenir exactement sur ses pas. Ainsi on sauvegardera les enseignements obtenus dans l'irréel. Sans cette précaution rigoureuse, on risque de revenir à côté du problème initialement envisagé. Alors la clé rapportée n'entrera pas dans la serrure car on se retrouvera devant une autre porte que celle qu'on voulait ouvrir.

C'est ce lien de conformité intime entre l'aller et le retour qui rend l'apagogie délicate. Comme toute chose elle a son prix, sinon il n'y aurait qu'à rire avec Coluche qui disait : « L'intelligence, c'est pas sorcier, il suffit de penser à une connerie et de dire l'inverse ».

Si le nombre des thèses alternatives est très grand, elles forment un labyrinthe dont on ne trouvera la sortie qu'après avoir parcouru un grand nombre de chemins sans issue. Pour faire face à l'angoisse de ces échecs répétés, il n'y a alors plus qu'à faire comme le soldat anglais dont un général disait : « il n'est pas beaucoup plus courageux que les autres, il tient simplement une heure de plus »,  Des alternatives nombreuses ne nécessitent que du courage. Revenons donc au cas où il n'y a qu'une alternative.

L'apagogie se fait en deux étapes : un pas en avant et un pas en arrière. Le premier pas consiste à supposer vraie la proposition contraire à la proposition à démontrer. On inventorie toutes les conséquences logiques de cette supposition. Parmi celles-ci, on découvre une contradiction avec une prémisse (toujours vraie). Butant contre ce mur infranchissable, on doit donc faire un pas en arrière. On rejete alors la supposition du pas en avant et on garde la proposition à démontrer car elle correspond à l'unique cas possible. La difficulté du raisonnement par l'absurde tient donc à ce qu'il fait intervenir deux pas de natures très différentes, presque opposées. Le pas en avant semble être annulé par le pas en arrière. Mais l'aller-retour a servi : la démonstration a rebondi et a atteint son but. La proposition est démontrée. Elle est vraie car la supposer fausse conduit à nier une prémisse.

N'est-il pas mystérieux que l'on puisse établir la vérité d'une proposition en envisageant d'abord l'hypothèse que cette proposition est fausse et en établissant ensuite sur cette hypothèse une démonstration qui malgré sa correction est irrecevable, vu qu'elle aboutit à une conclusion absurde? Comment comprendre l'apagogie à travers son apparence paradoxale? Comment ne pas sombrer dans la perplexité où tous les paradoxes deviennent permis?

La réponse est que l'apogogie est logique : le raisonnement par l'absurde n'est pas, lui-même, absurde. Il est possible de sortir de la réalité et d'y revenir, non seulement indemne de toute folie, mais encore enrichi de la véracité d'une nouvelle proposition. Je crois qu'il est possible et parfois souhaitable de détourner l'avion de notre mental vers un comète imaginaire pour mieux atteindre la piste de notre réelle destination.

L'apagogie positive qui ne traite que le cas vrai et le cas faux s'appuie en fait sur le principe du "tier exclu".

____________________
|_ Détour imaginaire _|

Un de mes premiers détours dans l'imaginaire fut un raccourci voluptueux que le jeune étudiant que j'étais emprunta pour démontrer la formule   sin(a+b) = sin(a) cos(b) + sin(b) cos(a)   autrement que par la démonstration trigonométrique qui se basait sur une figure géométrique compliquée :

Figure géométrique compliquéel'angle (a) était construit en O dans un triangle BOA rectangle en A. Sur l'hypothénuse OB de ce triangle, on dessinait l'angle (b) en O dans un autre triangle COB rectangle en B. Il fallait en outre tracer, à partir du point C, la perpendiculaire à la droite OA touchant celle-ci en E et, à partir du point B, une parallèle à OA touchant CE en D. Ouf! Hélas ce travail n'était qu'un début. Il fallait encore calculer longuement sin(a+b) en exprimant astucieusement les sinus et les cosinus des angles (a) et (b), dans certains triangles rectangles de la figure, par le rapport de leurs côtés à leurs hypothénuses. Voyez vous-même l'horreur .

Par bonheur, j'ai pu étudier à l'époque une deuxième méthode bien plus simple, basée sur les Formules d'Euler. Le lecteur trouvera dans une page séparée les détails de ces deux approches que je l'engage à comparer, au moins du regard (il n'est pas nécessaire d'en comprendre tous les détails). Il verra que la deuxième démonstration ne nécessite que les Formules d'Euler et trois lignes de calculs triviaux. On se passe de la figure géométrique compliquée et des nombreux raisonnements trigonométriques nécessaires.

Je reste stupéfait qu'une si étonnante simplification découle en fait de l'usage d'un nombre inexistant et imaginaire, désigné par la lettre (i) et qui est tel que (i² = -1). Pourtant ce nombre imaginaire (i) n'existe pas : (1)² vaut 1, (-1)² vaut 1, mais aucun nombre multiplié par lui-même ne vaut -1.

Les Formules d'Euler transposent le problème trigonométrique dans le plan complexe et en rapporte en retour la démonstration dans le réel. Ce passage dans l'imaginaire n'est pas un détour mais un raccourci. La démonstration est plus courte et s'effectue d'elle-même par un simple calcul algébrique automatique, sans aucun raisonnement géométrique ou trigonométrique.

Comme pour l'apogogie, on quitte le monde réel, on fait quelques pas dans le monde imaginaire et on y récolte la démonstration. Sa validité est assurée car on revient exactement par le même chemin, comme le petit poucet suivant au retour les petits cailloux blancs qu'il avait semé à l'aller. Nos petits cailloux, ce sont les Formules d'Euler qui opèrent au retour identiquement comme à l'aller.

Grâce soit rendue aux mathématiciens qui étudièrent le plan complexe construit à partir du nombre imaginaire (i). Merci Monsieur Euler d'y avoir cueilli ces formules si utiles.

_______________________
|_ Le même anniversaire _|

(en projet...)

__________________
|_ Toucher la cible _|

Comment ai-je remporté le championat de tir de la Force Aérienne de Belgique? La réponse m'étonne autant que le raisonnement par l'absurde ou le détour imaginaire. Bien sûr, j'avais mon propre revolver, un GP dont j'avais ajusté la gachette et je m'étais entraîné pendant des semaines en tirant plusieurs dizaines de cartouches chaque jour. Mais les autres en faisaient autant. Qu'est-ce que je faisais et qu'ils ne faisaient pas? La réponse est absurde : renoncer à gagner et à viser avec précision, ne pas décider le tir et attendre devant la cible que le coup parte. Voilà ce que je faisais. Rien d'autre. Oui, je sais, c'est incroyable. Pourtant c'est ainsi. Voici comment je procédais.

Je tenais le revolver au bout de mon bras droit (personne ne tire comme cela, même dans les films) et je tentais d'aligner les deux crans du viseur avec mon oeil et le centre de la cible. Comme tout le monde, je n'y arrivais pas : je voyais le canon se déplacer au hasard devant la cible; il oscillait de gauche à droite, de bas en haut, dans tous les sens. Je ne m'en souciais pas. Je me détendais mollement et les oscillations diminuaient. Alors, je ralentissais ma respiration en l'amplifiant et je commençais à presser doucement sur la gachette. Pas pour tirer. Surtout pas! Simplement presser. Avec ma respiration, tout mon être s'ajustait autour de la ligne de mire. À tout hasard, j'augmentais progressivement la pression du doigt sur la gachette, sans la moindre conviction. Peu à peu mon désir de gagner s'en allait. La cible et le révolver devenait alternativement flous, puis nets, puis flous... Je m'évadais dans cet immobile aller-et-retour, le regard vague. J'entrais dans un rêve où nous ne faisions qu'un, la cible, le pistolet et moi, tous trois réunis par la ligne de mire imaginée... Parfois il ne se passait rien. J'abaissais alors le bras sans regret et après un court repos, je recommençais. Chaque fois que le coup partait, j'étais surpris par le bruit et le recul : je n'avais pas voulu tiré. « Oh, zut, me disais-je, le coup était parti tout seul! » . La déflagration brisait le charme et me ramenait brusquement à la réalité.

Mais quand la manivelle me ramenait la cible, je constatait stupéfait que le score était d'autant meilleur que je m'étais plus complêtement évadé du monde réel dans ce rêve impossible où je touchais la cible... en tirant quasiment à bout portant.

À l'époque, j'avais cru que cette habileté découlait de mon entrainement. Je sais maintenant qu'il n'en est rien. Voici pourquoi.

Le même championnat comprenait aussi une épreuve de tir au fusil. Je m'étais entraîné avec un des fusils Lee Enfield de mon unité, juste assez pour savoir de combien il tirait un peu à gauche et en dessous. Hélas, le hall comprenait 8 stands de tir simultanés et j'apprends qu'un autre membre de mon unité tire en même temps que moi, avec le même fusil. Je le lui abandonne, m'étant entrainé surtour au révolver. Ne sachant que faire, je vois dans un coin une arme inconnue. C'est un fusil FN flambant neuf que mon unité avait reçu à titre didactique. Depuis sa sortie d'usine, personne n'a tiré avec cette arme. Je me dis que son rêglage d'origine doit être intact. Je décide de l'utilier. Je n'avais jamais tenu un tel fusil dans les mains, aussi, l'armurier m'explique son maniement, comment on le charge, où est la sureté, etc.

J'ai fait comme si je connaissais cet arme et comme si c'était mon pistolet, sauf que j'étais à plat ventre avec un fusil étranger et inconnu. J'ai utilisé la même respiration, le même abandon, la même attente, et si je n'ai pas eu le premier prix comme au pistolet, j'ai quand même eu le 3ème au fusil! J'en étais tout bonnement abassourdi. Ce n'était pas l'entrainement ou l'habitude qui avait gagné. C'était cette évasion absurde dans le rêve qui avait à nouveau porté ses fruits. Dans les deux cas, je me suis laissé aller dans un monde inconnu et irréel comme si je le connaissais intimement, et au retour, j'ai constaté des résultats réels surprenants qui, encore maintenant, m'étonnent.

Bien plus tard, j'ai lu que cette attitude était pratiquée dans les arts martaux et en particulier dans le tir à l'arc. Sa dimension spirituelle m'est aussi apparue maintes fois quand j'ai retrouvé cette danse immobile au coeur de la méditation.

________________________
|_ Nuancer le gris du pavé _|

__________________________________
|_ L'ordinateur, le programme et moi _|

Je me souviens. Depuis plusieurs jours, je n'arrivais pas à trouver l'erreur dans un programme que j'avais écrit. J'avais beau relire les trois pages, je n'y voyais aucune erreur. Pourtant le programme donnait un résultat manifestement faux.

Je demandai à un ami de m'aider à trouver mon erreur. Je lui explique mon problème, en commençant par la première page du programme. Il me suit avec attention, sans mot dire. Arrivé au milieu de la première page, tout à coup, je m'exclame : « Ah je vois, l'erreur est là! » et je lui montre fièrement ma faute en la pointant du doigt au début de la troisième page. Il me regarde abassourdi, d'autant plus que je lui dis chaleureusement « Merci de ton aide ». Il me dit « Mais je n'ai rien fait, d'ailleurs je ne comprends pas où est ton erreur ». Je la lui explique. Il la comprends de suite.

Que s'est-il passé? Manifestement sa présence neutre, amicale et attentive qui m'a permis d'éviter l'ornière dans laquelle mon raisonnement s'embourbait. Sans lui, je tournais en rond. Si j'avais eu le temps de lui expliquer mon programme jusqu'à la page 3, il m'aurait certainement interrompu au moment j'aurais refait mon erreur devant lui. Je me suis abandonné à lui avec confiance (et humilité). Poussé par la certitude qu'il verrait l'erreur, j'ai anticipé la correction qu'il n'aurait pas manqué de m'indiquer. Je me suis retrouvé projeté dans un futur imaginé où, certainement, il m'aurait donné la clé de mon erreur... et je l'ai ramenée en revenant dans le présent.

En fait, il y a trois entités : ma volonté V définissant le problème, le programme P sensé le résoudre et le résultat M de la machine qui l'exécute. Comme ce résultat M différe de ma volonté V et comme la machine M exécute exactement le programme P, c'est que mon programme P diffère de ma volonté V. Comment trouver où se trouve la différence, l'erreur que j'ai commise? Simplement en abandonnant ma volonté V

Dans la figure, on voit qu'en masquant V par le brouillard gris de mon oubli, j'élimine aussi les deux signes de différences. Le programme P peut donc m'apparaître comme s'il avait été écrit par quelqu'un autre dont l'erreur sera inmanquablement révélée par la machine M. C'est bien la position qu'a pris mon ami : sans connaître ma volonté V, il a écouté mon exposé du programme P en maginant ce que la machine M ferait. Sans ma volonté V, j'ai regardé le programme P avec des yeux neufs et j'ai compris comment la machine produisait le résultat M erroné. C'est donc en renonçant à ce que je voulais programmer que j'ai pu corriger mon programme. N'est-ce pas curieux?

____________________________
|_ Le transfer psychanalytique _|

L'analysant anticipe la situation où l'analiste est sensé savoir où il peut se trouver.

____________________
|_ Idées à développer _|

L'aquarelliste crée des blancs profonds et lumineux là où il laisse le papier sans couleur. Ces blancs, fruits de son désir de lumière, seront d'autant plus intenses qu'ils apparaîtront au sein de couleurs artistiquement ménagées tout autour. La luminosité de sa peinture dépend alors plus des couleurs qu'il omet que de celles qu'il peint.

L'au-delà anticipe son effet dans l'actuel. Il n'est pas nécessaire de croire en Dieu pour anticiper dans la méditation, dès maintenant, Son Pardon et Son Accueil dans le paradi, au cas où Ils existeraient jamais. Le fait que le fidèle se tourne vers Lui, avec humilité et abandon, compte bien plus à mes yeux que Son Existence. Je La soupçonne Inutile ou, en tout cas, moins nécessaire que la foi et l'abandon du fidèle.

La promesse du messie et l'espoir que Yahweh conduit son peuple vers la terre promise animent le peuple juif depuis 4000 ans et les isolent du reste du monde. Là, d'autres croyances surnaturelles soutiennent d'autres religions et les isolent aussi les unes des autres.
Le mot « religion » est issu du latin « religere » qui signifie « relier ». J'ai inventé le mot « déligion » issu d'un hypothétique mot latin « deligere » qui signifierait « délier ».
Si les religions relient localement les humains entre eux, à l'échelle planétaire, elles se comportent comme des déligions : elles divisent, désunissent et opposent. Hélas, s'il est facile, voire inéluctable, qu'une religion se transforme en déligion, il est impossible de transformer une déligion en religion : c'est trop tard car il faudrait une nouvelle attitude qui relie sans délier.
L'abandon à une absurdité qui n'existe pas est au contraire compatible avec n'importe quelle autre utopie car les utopies n'entrent pas en compétition entre elles. Chacune concourre à alimenter l'élan de la foi des hommes. Leur inhérente coexistence unit vraiment les humains à la seule condition que chacun d'entre eux respectent celle des autres. Chacun fera cela d'autant plus facilement qu'il aura lui-même renoncé à l'existence de l'objet de sa foi sans renoncer aucunement à sa foi et donc, sans rien y perdre.
Alors les juifs vous diront, mieux que moi, que Yahweh peut aussi être la cible de votre foi car son tétragramme
YHWH signifie « Je Suis à Être ». D'autres religion leur emboîteront le pas en rappelant que Dieu a été caché dans le coeur de l'homme. Certaines ont commencé : http://www.maison-islam.com ; http://predication.dominicains.com ; ; ; ; ;



________________
|_ Post Scriptum _|

Je ne suis ni philosophe, ni physicien, car j'ai de leurs sciences trop de profondes ignorances. Mais je suis un curieux « topologue »... c'est à dire un rechercheur capable de découvrir des similitudes cachées au sein d'éléments forts différents, voire disparates, quand leurs structures topologiques intimes ont en commun un même principe d'organisation universel. L'effleurement holistique de tels principes m'a apporté non seulement leur aide incomparable et leur intrinsèque efficacité, mais encore, un profond sentiment de bonheur estéthique et d'éblouissante beauté, que j'appelle : le goût de l'existence.



_______________
|_ Témoignages _|

Imre Kertesz
Prix Nobel de littérature 2002, auteur de « Etre sans destin » (Actes Sud). Extrait de l'interview page 55 dans : Le Vif l'Express n°2950. Janvier 2008):

« Je suis croyant, mais je n'ai pas la conviction que Dieu soit un vieux monsieur qui veille sur moi. Je ne pense pas qu'il y ait une résurrection pour moi, mais je me bats quand même pour la résurrection. Mon sentiment religieux me pousse à dire « merci à la vie ». Mais je ne sais pas à qui m'adresser. Même si personne ne l'entend, il faut dire merci ! La question n'est pas de savoir si Dieu existe ou non. Il faut vivre comme s'il existait. »

Simone de Beauvoir
Extrait des « Cahiers de jeunesse » cités avant leur publication chez Gallimard, page 67 dans : Le Vif l'Express n°2950. Janvier 2008):

«Jeudi 7 juillet 1927... Deux tendances en moi : a) décrire et créer, sans cesse je recrée la vie ; ... Je me crée, je crée mon histoire, je vis et fais vivre aux autres des romansc ompliqués et ardents ... b) analyser, comprendre, descendre plus profondément en moi. Là, il faut réaliser ; c'est faisable, il s'agit non de créer la vie, mais de penser la vie déjà créée, c'est par là je pense qu'il faut commencer. »



___________
|_ En vrac _|

La différence d'avec mon point de vue et la nature de mon désaccord avec : http://atheisme.free.fr/Religion/Preuve_par_dieu.htm

L'engagement pré-existe-t-il vraiment à la décision qui en découle au moment d'un choix urgent et impérieux?

L'harmonie entre des éléments fortement interconnectés est inversément proportionnel à leur nombre.
La mise en ordre de n éléments parmis un grand nombre de m autres situés dans un environement limité nécessite au moins la libération préalable de 2 x n éléments au sein de ces m éléments.
Si les interconnections sont elles-même interconnectées (par exemple, un fouilli de cables noués chacun à pas mal d'autres) toute dés-interconnection d'un élément isolé (par exemple, le retrait d'un cable du fouilli) risque d'augmenter le degré des autres éléments interconnectés (par exemple, par le serrage de certains autres noeuds existants ou l'établissement de nouveaux noeuds qui n'existaient pas)

J'ai lu que depuis 4000 ans les juifs sont suivis par la triade « un peuple, un livre, une terre ». Jolie phrase, mais elle n'est pas pour moi. J'appartiens plus à l'humanité qu'à un peuple car je suis plus animal qu'humain, plus vivant qu'animal, et encore, plus existant que vivant. Mon esprit ne se terre dans aucun livre et ne s'est livré à la religion d'aucune terre. J'ai grandi libre et confiant en la fin de ma vie. Sans avant. Sans après. Excepté, entre autre, ce que vous lisez ici.

Pour qu'après moi quelque chose de moi existe encore (en dehors du souvenir ou du sillage de mes actes, tant commis que omis), il faut bien que quelque chose de moi ait existé avant moi (en dehors du désir ou de l'amour de mes prédecesseurs, tant animés qu'inanimés). Je ne crois ni à l'un ni à l'autre. Rien de moi n'était ni ne sera hors de moi (pas même ce que j'abandonne ou qui m'échappe). Je le dis par respect d'autrui, sans délice ni amertume, simplement parce que c'est l'existence (qu'on la goûte ou qu'on en soit dégouté) qui a et garde sa saveur.
Un temps je la goûte. Je vis. Je suis en cours d'existence. J'ai reçu avec gratitude le bâton-relai de mes prédécesseurs. Je le tiens et j'y tiens. Je le transmets ici, à toi qui me lit et à qui j'en lègue la meilleure part, qui est à la fois ma contribution et le trésor dont je ne puis me défaire : le goût d'exister.


[bibliogr.txt]    
[index.htm] Site des publications de Gilbert lemaître (3/05/2017)    
[jeuroles.htm] Règles du jeu (3/05/2017)    
[tournsol.pdf]    
[zebrures.doc]    

[1] 001939 -. jpg [2] 002015 -. jpg [3] 002102 -. jpg [4] 002252 -. jpg [5] 002252 -. jpg [6] 002253 -. jpg [7] 002254 -. jpg [8] 033990 . jpg [9] 033991 . jpg [10] 033992 . jpg
[11] 033993 . jpg [12] 033994 . jpg [13] 033995 . jpg [14] 033996 . jpg [15] 033997 . jpg [16] 033998 . jpg
{ 16 } Dossier m\!mag!c\gilbert\_\publ~4d2\zebrerie du 14-02-2020 19:28